Rattrape-rêves
(2018)

Ma démarche photographique pour ce projet a une dimension purement introspective. Il s’agit du quartier de mon enfance à St Doulchard, là où j’ai grandi jusqu’à la fin de mon adolescence. Je parviens à visualiser chaque recoin à la manière d’une carte mentale détaillée. Si j’ai choisi de photographier ces endroits-là en particulier plutôt que d’autres, c’est parce qu’ils sont les décors récurrents de mes rêves et cauchemars. C’est comme si je restais bloquée dans cette partie de la ville, sorte de rubik’s cube labyrinthique en perpétuelle métamorphose. Cette sélection de photographies retranscrit une nostalgie que je ressens au quotidien et que de nombreux éléments peuvent provoquer : le plus souvent une odeur ou une sensation, et dans ces moments-là deux époques (révolue et présente) se superposent, se télescopent pour ne former plus qu’un seul espace-temps. Intriguée, voire fascinée, pour mieux (me) comprendre, j’ai souhaité inverser le processus : capturer le cadre pluriel de mes rêves pour ne pas en rester la prisonnière passive.